La
façade mer,
en « gradins », la plus spectaculaire de l'immeuble, a
certainement été inspirée à Marcel Oudin par les réalisations de
l'architecte Henri Sauvage son illustre contemporain. Ce dernier
utilise, en effet, le principe de la maison « à gradins »
pour la première fois en 1912 dans la réalisation d’un immeuble
au 26 de la rue Vavin à Paris. L’immeuble de 80 logements sociaux
qu’il réalisera en 1922, rue des amiraux dans le 18e
arrondissement de Paris, reste l'exemple le plus achevé de ce style.
Les
préoccupations d'Henri Sauvage sont avant tout « hygiénistes ».
La disposition en gradins permet, en effet, de faire entrer l'air et
la lumière dans les logements à une époque où la tuberculose que
l'on ne sait soigner que par « le bon air » et
l'exposition au soleil, reste un fléau. Ses travaux auront une
influence importante sur ceux de Le Corbusier, dans la réalisation
des « cités radieuses » de Marseille et de Nantes.
Ce
langage architectural « hygiéniste » était tout à fait
adapté à la conception des « bains de mer » de
l'époque, encore teintées d'une forte connotation thérapeutique.
Est il besoin de rappeler que c'est la santé fragile de leur fils
Paul dit "Paulo" qui amènera le couple Picasso à résider par trois fois à
Dinard, dont une semaine au « Gallic Hôtel» en juillet
1928 et août 1929 (chambre 182, 6 ème étage, angle mer et bld
Féart).
Cette
disposition en gradins successifs permet dans le cas du « Gallic »
exposé au nord, de recevoir le soleil jusqu’à midi sur les
terrasses des chambres du premier étage, les plus vastes et les plus
onéreuses de l’hôtel. Le phénomène s’inverse au couchant et
concerne les chambres les plus « modestes » du 6 e étage.
Une disposition en aplomb de la façade aurait rendu impossible
l'accès au soleil, source de santé et de bien être selon les
préceptes médicaux de l'époque.
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Détail de la terrasse avant la construction de la rotonde |
Une rotonde sera ajoutée à cette façade
en 1928, afin d'y installer un restaurant qui viendra compléter la salle à
manger réservée aux clients résidents de l'hôtel. La table du Gallic hôtel
ayant acquis dès la première saison une grande renommée, cet
agrandissement c'était révélé nécessaire. L'ajout de cette rotonde est attribué,
sans qu’il soit possible de l'affirmer, à Alexis Daniel, architecte à Pleurtuis
et assistant de Marcel Oudin.
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