bla bla

"Miroir des excès et des manques de son époque, l'histoire des hôtels s'avère inséparable de l'histoire des sociétés et chacun d'entre-eux depuis sa construction, ses remaniements, ses changements de destination et parfois sa destruction correspond à un moment clé du passé ou de l'avenir qu'il domine de ses ors. Car le destin d'un hôtel ne lui appartient jamais en propre. Crises économiques, guerres, progrès industriels, mode et concurrence en font la proie d'un monde changeant où son arrogance en fait une incontournable cible. Car rien n'est plus fragile qu'un palace dont l'économie ne peut résister à la moindre crise, d'autant qu'à l'instar des casinos ils se démodent aussi vite que les robes en taffetas". ( Bruno Delarue-"Les bains de mer sur les côtes françaises" p 78- ed Terre en vue).

EMMENAGEMENTS INTERIEURS (2)

LA SALLE A MANGER


Plan général du RDC du Gallic Hotel relevé par Emile Guisnel vers 1940
(source : Archives départementales d'Ile et Vilaine)

Ce vaste espace se situait originellement à gauche de la galerie vitrée du rez-de-chaussée désignée sous le nom de "dégagement de la salle à manger" qui reliait le hall au jardin. Il était précédé à l'arrière par la cuisine qui s'étendait jusqu'à la cour. La cuisine est organisée en différentes sections de travail (cuisine, plonge, caféterie, pâtisserie, garde-manger etc) comme c'est toujours le cas dans les  grands restaurants. 


Vue de la section "cuisine" de la cuisine du Gallic Hôtel
 (source : collection Henri Fermin)

La décoration se caractérisait par une forte polychromie sans doute à base de bleu, d'orange, et de vert sur fond beige, constituée de motifs floraux et de draperies peints au pochoir. Les colonnes, recouvertes de staff, dissimulaient les structures porteuses de l'immeuble. La partie supérieure des murs, garnis de lambris aux motifs typiquement "Art-déco", comportait des panneaux décoratifs, peints de paysages bretons. 


Vue de la salle à manger du Gallic Hôtel
(source : service du patrimoine Ville de Dinard




Vue actuelle d'une des peintures ( "Vitré")
de la salle à manger  
(source : service du patrimoine Ville de Dinard)



Fragment de peinture au pochoir provenant d'un couloir



Le sol de couleur rouge était constitué d'un revêtement alors très en vogue dénommé "Terrazzolitth". L'architecte Robert Mallet-Stevens convaincra par exemple Charles et Marie Laure de Noailles de l'utiliser pour les sols de leur villa de Hyères "Le clos saint bernard". Ce produit encore appelé "parquet sans joint" exprimait en effet l'hygiène, la netteté et l'efficacité, chers à Mallet-Stevens. On employait principalement ce revêtement dans les locaux recevant du public comme les hôtels , les wagons de chemin de fer ou les hôpitaux. Il alliait à la fois confort acoustique et thermique, solidité et entretient réduit. La chape constituée d'un mortier en ciment magnésien contenant de la poudre de pierre ou de marbre fût coulée sur place par la société Douce et Moulin, sans joints en deux couches d'une épaisseurs totale de 16 mm. Elle contient les plinthes en remontée qui évite les joints retenant la poussière. Ce revêtement qui existe en plusieurs couleurs sera utilisé en couleur rouge dans tout l'hôtel, chambres comprises à l'exception du hall. Il est toujours en place de nos jours dans tous les couloirs et corridors de l’immeuble.




L'éclairage électrique était assuré par des appareils lumineux formant des sortes de couronne à deux tiers de la hauteur des nombreuses colonnes. La pose de lustres était en effet rendue impossible par l'absence de structure porteuse dans les plafonds. La carcasse métallique de ces appareils, au motif de passementerie, supportait des plaques de verre dépoli à pans coupés. Des appliques de même motif ponctuaient, à intervalles réguliers, les entre-deux de fenêtres et de portes. Des bougeoirs électriques de style Louis XVI, sans doute en métal argenté, posés sur les tables, et destiné à adoucir la lumière assez crue des autres sources d'éclairage, au moyen d'abat-jours plissés de soie rouge ou rose, apportaient une note un peu surannée et très « british » à ce décors moderne.

La décoration de cet ensemble, comme celui des chambres, se rattachait d'avantage à l'esthétique de la fin des années « 10 » et à la première partie des années « 20 ».Ce genre « floral » aux couleurs fortes n'était pas sans rappelé la décoration des fresques des palais de l'Antiquité babylonienne où les motifs « orientaux » des costumes des Ballets Russes de Diaguilef qui avaient tant marqué l'avant guerre de « 14 ». Lors de l'ouverture de l'hôtel en 1927, ce type de décoration finissante avait connu son apothéose à l'exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925, exposition à laquelle avait participé, rappelons le, Marcel Oudin. Elle tranchait en tout cas avec la modernité des extérieurs de l'hôtel et la conception du hall qui lui annonçait la période décorative suivante où une certaine forme de « nudité » bannissant la couleur, et préférant la forme, allait devenir la règle.  

Cette salle à manger du" Gallic Hôtel" sera cependant la seule de la région a recevoir un décors intégralement "Art déco". En effet les salles à manger des autres réalisations hôtelières d'importance durant cette période comme "Beauvallon" dans le quartier de la Vicomté à Dinard ou le "Celtic" à Saint Cast seront décorées dans un goût "régionaliste" parfois bien étrange, d'une Bretagne imaginaire.


Salle à manger "régionaliste" de "Beauvallon"
Le décors évoque sans doute les grandes heures de la vicomté de Pontdouvre


Vue de la salle à manger au décor "Art-déco"  du Gallic Hôtel
(source : collection particulière)


Le mobilier était, lui, typique de tous les palaces de l'époque. Les chaises en bois cintré, de couleur acajou, de la maison Fischel et fils (modèle 196 .1/2 du catalogue Fischel) qui fournira d'autres modèles de sièges pour l'hôtel, en particulier pour le bar, sont recouvertes de moleskine marron, cloutée en bordure. De grandes dessertes divisent la salle à manger en différents espaces.
 
Chaise Fischel modèle 196.1/2
provenant de la salle à manger 
(source : collection particulière)


Les tables sont garnies d'une argenterie de la maison Christofle. Les couverts modèle « Bérain » au motif de coquille, accompagnent une platerie modèle « Vulcain », crée en 1926 par Luc Lanel pour le paquebot « Ile de France » de la Cie Gle Transatlantique. La vaisselle en porcelaine blanche unie porte sur le marly le monogramme doré « GH » pour « Gallic Hôtel » sur fond bleu azur bordé d'un ré de perles également doré.


Dessous de carafe ou de bouteille,
en métal argenté de la maison Christofle
 (source : collection particulière)
Légumier en métal argenté
de la maison Christofle
 (source collection particulière)



Assiette en porcelaine portant
le monogramme de l'hôtel 
(source : collection particulière)

Couverts en métal argenté
 de la maison Christofle modèle "bérain"
(source : collection particulière)

Plat rond en métal argenté
de la maison Christofle modèle "Vulcain"
(source : collection particulière)

Théière en métal argenté
de la maison Christofle
(source : collection particulière)







Cafetière et saucière en métal argenté de la maison Christofle
(source : collection particulière)



Plats longs en métal argenté
de la maison Christofle modèle "Vulcain"
 (source : collection particulière)

Sigle de l'hôtel apposé sur toutes les pièces d'argenterie

Seau à champagne en métal argentéde la maison Christofle
(source : collection particulière)

Pince pour servir les asperges en métal argenté
de la maison Christofle
(source : collection particulière)
Couvercle filtre de verseuse en métal argenté
de la maison Christofle
(source : collection particulière)
La table du « Gallic » va, dès la première saison, devenir la plus réputée de Dinard et possède deux étoiles dans le guide Michelin 1934.


guide Michelin année 1934
(source restaurantbretonsetoilesmichelin.wordpress.com)

Or à l'époque, les hôtels restent encore des lieux fermés sur eux mêmes où les clients résident de longues périodes dans un confort et selon un mode de vie qui s'apparentent à ceux d'une demeure privée. On distingue alors la salle à manger, qui est essentiellement dédiée aux résidents qui constituent la norme, du restaurant, destiné à une clientèle extérieure encore très limitée dans les palaces. Devant l'ampleur du succès gastronomique rencontré lors du premier été où selon les journaux, « les tables du « Gallic Hôtel » se méritent par une longue attente », la transformation de la salle à manger est envisagée, dès l'hiver 1927-1928. Cette  dernière sera complétée à terme par un restaurant en rotonde. La construction de cette dernière va entraîner d'importantes modifications du rez de chaussée et la disparition d'une partie du décor intérieur de la salle à manger qui nous est connu au travers de documents photographiques datant de 1927. 

Terrasse avant la construction de la rotonde 1927 
 (coll Marcel André)







On ajoutera ainsi une travée supplémentaire à la façade et la rotonde, en lieu et place de la longue terrasse qui bordait initialement le rez de chaussée.

A l'intérieur, la façade originelle de l'immeuble va être abattue en totalité afin de faire communiquer la salle à manger et le restaurant en rotonde. Ce genre de modification étant rendue possible par l’absence de murs porteurs. Côté ouest, la salle à manger va être amputée d'une partie de sa surface, la plus sombre, devenue inutile du fait de l'agrandissement résultant de la création de la rotonde. On installera dans l'espace ainsi libéré, la salle à manger des courriers originellement située au sous sol. Les chauffeurs et domestiques des clients de l'hôtel y prendront désormais leurs repas consistant selon le guide Michelin, en "cuisine de pays" arrosé de vin en carafe.

La salle à manger ouvrait ainsi sur une sorte de "jardin d'hiver" ou de grand bow-window sur la mer constitué par le restaurant de la rotonde. Elle conservait son caractère "formel" avec une partie de son riche décor tandis que le restaurant, sans doute sans décor particulier, en raison de ses nombreuses baies vitrées, devait avoir une ambiance plus de "plein air". Les vues anciennes montrent d'ailleurs qu'une partie des tables du restaurant pouvaient même être dressées à l’extérieur , sous le péristyle  de la rotonde, d'où sans doute le beau "carrelage tapis" qui s'y trouve encore.

L'espace "Pablo Picasso" occupe de nos jours l’exacte surface et présente une partie du décor de la salle à manger dans son état de 1939.  

On notera enfin qu’apparaît sur le plan du rez de chaussée de l'hôtel établi par Émile Guisnel vers 1940, un "petit restaurant" accessible par le hall, et donnant sur le boulevard Féart dont on ignore la date de création. Celui ci selon l'inscription "afternoon tea" retrouvée à  cet endroit sur la façade lors du ravalement de 2013, faisait apparemment aussi office de salon de thé. Cet espace est occupé de nos jours par les deux magasins 'sud".


Tables du restaurant dressées sous le auvent de la rotonde
 (source : collection particulière)



Détail du carrelage "tapis"du sol de la rotonde


La construction de la rotonde n'est peut être pas liée au seul succès gastronomique  de la table de l'hôtel comme l'ont écrit les contemporains. Elle marque aussi un changement dans la vie balnéaire qui, jusqu'à la Grande Guerre, n'était que la transposition, au bord de la mer, des sociabilités aristocratiques et bourgeoises des villes ou des châteaux qui se déroulaient essentiellement à l'intérieur. La mer et la plage ne sont alors considérées que comme un tableau que l'on contemple sans rentrer, ou fort peu, en contact avec elles. Avec les années 20, une nouvelle sociabilité apparaît, tournée elle au contraire vers la plage qui en devient le lieu même. C'est la naissance de la vie de plein air telle que nous la pratiquons toujours de nos jours. Le restaurant de la rotonde du "Gallic Hôtel" semble tout à fait correspondre à ce nouveau besoin.


Couvertures de menus du Gallic hôtel illustrées par Louis Icart
(source : collection particulière)



Note de repas pris au restaurant de la rotonde
en juillet 1929
 (source collection particulière)

Menu d'un banquet servi au Gallic hôtel le 15 septembre 1927
(source : collection particulière)

EMMENAGEMENTS INTERIEURS (3)

LE SALON DE LECTURE


Plan général du RDC du Gallic Hôtel relevé par Emile Guisnel vers 1940
 (Source : Archives départementales d'Ile et Vilaine)

Cet espace, se situait originellement à droite de la galerie vitrée du rez-de-chaussée qui reliait le hall au jardin encore appelée "dégagement de la salle à manger". La décoration était identique en tous points à celle de la salle à manger et se caractérisait également par la même forte polychromie .Cette unité du décor se justifiait sans doute par le fait que ces deux locaux n'étaient séparés que par des cloisons vitrées qui laissaient en permanence voir le décor d'une pièce à l'autre.

Salon vue générale 
(source : collection particulière)


Un coin du salon côté mer
(source : GLAD - Portail du patrimoine de Bretagne)


L'ensemble du mobilier, était d'un art-déco très classique aux boiseries couleur acajou. Alternance de groupes de fauteuils type « bridge » autour de petites tables marquetées, de fauteuils confortables type « bergère » et de canapés, assortis recouverts d'un tissus chiné brillant orange et bleu turquoise. Le long des cloisons vitrées d'étonnants divans bas recouverts de tissus bleu nuit, évoquaient l'orient si cher aux années vingt.

Fauteuil provenant du salon du Gallic Hôtel.
État actuel
 (source : collection particulière)
























 
Fragment du tissus d'origine du fauteuil ci dessus


Ce salon de lecture comportait également un coin réservé à la correspondance. Une série de tables avec séparation au centre étaient en effet disposées près des fenêtres du côté du boulevard Féart. Les clients pouvaient ainsi rédiger leur nombreuse correspondance sur le papier vert amande et vert foncé de l'hôtel.



Papier à entête du Gallic Hôtel
 (source : collection particulière)


Au sol des tapis ou des carpettes façon orient complétaient un ensemble très « cosi » destiné, rappelons le, à une clientèle essentiellement anglo-saxonne.

Lettre du 17 août 1934

Briquet en métal argenté de la maison Christofle
en usage dans le salon et le hall du Gallic Hôtel
(source : collection particulière)







POUR VOIR LES ARTICLES SUIVANTS,
CLIQUER SUR "ARTICLES PLUS ANCIENS".

EMMENAGEMENTS INTERIEURS (4)

LES CHAMBRES



Porte-clefs du Gallic Hôtel - chambre 153


Les 144 chambres, dont 114 avec bain et wc et 30 avec uniquement un lavabo, toutes équipées du chauffage central, se répartissaient sur les 4 façades du bâtiment. Du fait du retrait des gradins sur la façade mer, les chambres de  cette dernière avaient une surface d'environs 60 m² au 1er étage et de seulement 20 m² au 6ème étage. Sur les autres façades la surface moyenne était de 30 m² en dehors d'une série, à chaque étage, de 5 chambres de 18 m² côté jardin ouest.


Plan relevé par Alexis Daniel en 1948
pour le lotissement. 
Les chambres sont encore
dans leur disposition d'origine. 
(source : archives de la copropriété "Le Gallic")

Certaines chambres pouvaient être réunie en "suites" de la manière suivante : aux deux extrémités des couloirs, une chambre "mer" ou "boulevard" et deux pièces jardin "ouest" ou "sud", desservies par un grand vestibule, fermé par une double porte.  Il est à noter que toutes les autres chambres "mer" ne pouvaient être réunies. Sur le boulevard une première série de trois chambres communicantes, puis une seconde série de deux chambres, également communicantes, pouvaient être réunies selon les besoins. 


Vers 1930, tarif des chambres 
reporté sur une carte postale de l'hôtel.
L'expression "jardin"concerne les chambres
situées dans l'actuelle cour.
(source : collection particulière)


La décoration intérieure des chambres, d'après les quelques éléments qui nous est parvenu, paraît  être assez typique de la fin des années 10 et du début des années 20. Cette période hésite encore entre la modernité et le style Louis XVI revisité par la "Belle Époque". Les chambres du "Gallic Hôtel" sont, apparemment, représentatives  de ce compromis stylistique de transition, qui en fait pourtant un hôtel "moderne" dans l'univers des palaces de l'époque qui restent fortement marqués par les décors historicisants. 

Il faut en effet garder à l'esprit que si la modernité s'affiche sans complexe dans l'architecture extérieure des palaces durant cette période, elle n'en franchira les portes qu'en de très rares occasions (hôtel "Latitude 43" à Saint Tropez- 1932- , hôtel "Splendid" à Dax- 1923- , par exemple), ou sera limitée à la décoration des seuls locaux communs (bar de l'hôtel "Georges V" à Paris) et ce pour des considérations purement commerciales. Le but, en dehors du fait que le palace doit toujours donner à son client  l'illusion  qu'il est un châtelain en évoquant "le Grand  Siècle" ou le château de Versailles et sa galerie des glaces (salle à manger  du "Royal" à Deauville par exemple), était aussi de ne pas le choquer par un avant gardisme trop éloigné de son décor quotidien, généralement attaché aux styles du passé. La décoration  des palaces restera donc majoritairement, durant ces deux décennies, dans le style "château moderne" comme au "Provençal " à Juan les Pins (1927), meublé en style directoire ou au "Georges V" à Paris (1928), meublé en style régence.

Cependant, en conformité avec le mouvement minimaliste qui s’affirme en décoration, en cette fin des années 20, Marcel  Oudin réduira au maximum l’ameublement des chambres, en les dotant toutes d’astucieuses armoires à glace « façades » intégrées dans les cloisons. Mises au point par Charles Ritz dans son hôtel de la place Vendôme à Paris au début du XXème siècle, elles évitaient ainsi la présence des disgracieuses et monumentales penderies qui encombraient les chambres d’hôtel de l’époque. 

Là encore, pour ne pas encombrer les chambres, Marcel Oudin va intégrer les radiateurs de chauffage central dans des niches. Cette intégration explique l’alternance de porte fenêtres et de simples fenêtres, car la niche du radiateur est en fait installée sous la partie fenêtre. Sur la façade mer, l’écran que forme les garde corps, crée l’illusion visuelle parfaite de deux porte fenêtres jumelles, ce qui n’est pas le cas.

La décoration de ces chambres nous est connue grâce aux exceptionnels clichés ci après, pris par des soldats de la Wehrmacht lors de l'occupation de l'hôtel durant le second comflit mondial.



Deux clichés pris lors du noël 1941 par des soldats de la Wehrmacht dans une chambre de l'hôtel 
 (source the PWG collection)



Sur ces clichés et à partir de morceaux de papier peints retrouvés in situ ont peut voir que les murs des chambres étaient habillés de papiers peints floraux, aux motifs "modernes" ou bien classiques.


Deux modèles de papier peint
provenant des chambres
du Gallic Hôtel
(source : collections particulières)






Quant au mobilier,  il comprenait, entre autre, de classiques lits à cadre de laiton comme dans tous les hôtels de l'époque, (la aussi par soucis d'hygiène), une commode coiffeuse dite "parisienne" visible derrière les deux soldats du 1er cliché comportant un miroir, une série de 5 tiroirs marquetés, une table de chevet et une table bureau assorties visible sur le second cliché. Ces meubles sont très représentatifs de ce "compromis" entre le  style "Louis XVI 1900" et "l'art déco". Ils se caractérisent  également par un  aspect robuste et relativement simple  qui correspond aux exigences de fonctionnalité du mobilier d'hôtel .





Commode et table standards équipant
les chambres du Gallic Hôtel.
État actuel
 (source : collections particulières)

Des chaises et des fauteuils "confortables" à pans coupés typiquement "art déco" recouverts d'un velours strié à dominante grise rose et bleu, complétaient cet ensemble.

Les quelques pièces de mobilier qui sont ci-dessus présentées, proviennent d'un stock du mobilier de l'hôtel, conservé par la société l'Écluse au moment du lotissement. de 1949. Cette dernière avait en effet l'intention d'exercer une activité de location meublée, dans une partie des chambres. Ce projet ne s'étant pas réalisé, elle offrit aux premiers copropriétaires de l'immeuble, la possibilité d'acheter, s'ils le souhaitaient, les meubles de ce stock

On peut ainsi retrouver certains éléments du mobilier de l'hôtel sur le cliché ci après pris vers 1960 dans une pièce restée dans son "jus" de l'après guerre. On reconnaît en particulier deux chaises encore recouvertes de leur velours d'origine et une table bureau sur la droite. Quant au papier peint on ne peut affirmé qu'il soit ancien mais il semble assez proche de celui visible sur les clichés pris en 1941.




Beaucoup de ces meubles sont toujours de nos jours in situ et en plusieurs exemplaires.

Le matériel sanitaire provenait de la maison Jacob Delafond, et avaient été installé de même que le chauffage central par la société Herbert de Dinard. 

Le sol des salles de bain, comme celui des chambres était recouvert pour des raisons d'hygiène et de facilité d’entretiens, d'un revêtement de couleur rouge alors très en vogue le "Terrazzolith". Ce revêtement constitué d'un mortier contenant de la poudre de pierre ou de marbre avait été coulé sur place et sans joins avec plinthes remontantes par la Société parisienne Douce et Moulin qui en possédait le brevet. Des carpettes façon orient tenaient lieu de "tapis de bain" au pied des baignoires.



Vue d'une salle de bain d'une chambre
côté boulevard Féart
(source : collection particulière)