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"Miroir des excès et des manques de son époque, l'histoire des hôtels s'avère inséparable de l'histoire des sociétés et chacun d'entre-eux depuis sa construction, ses remaniements, ses changements de destination et parfois sa destruction correspond à un moment clé du passé ou de l'avenir qu'il domine de ses ors. Car le destin d'un hôtel ne lui appartient jamais en propre. Crises économiques, guerres, progrès industriels, mode et concurrence en font la proie d'un monde changeant où son arrogance en fait une incontournable cible. Car rien n'est plus fragile qu'un palace dont l'économie ne peut résister à la moindre crise, d'autant qu'à l'instar des casinos ils se démodent aussi vite que les robes en taffetas". ( Bruno Delarue-"Les bains de mer sur les côtes françaises" p 78- ed Terre en vue).

DESCRIPTION DES BATIMENTS (2)


La façade boulevard Féart

Afin d'éviter un effet de monotonie du fait de la grande longueur de cette façade, Marcel Oudin, va faire se succéder trois motifs verticaux différents, en jouant sur la disposition des ouvertures : un motif de "paravent"coiffé d'une loggias, un motif de deux balcons encadrant une fenêtre, et enfin des groupes de fenêtre jumelles vers les gradins de la façade mer. L'ensemble donne ainsi l'impression de trois façades d'immeuble juxtaposées, dont la continuité est assurée par un auvent.

Cette façade est sans doute la plus représentative du style de Marcel Oudin à cette époque.

Il convient de rappeler que Marcel Oudin vient de réaliser en 1925 le pavillon des « Magasins réunis » à l'exposition internationale des arts décoratifs. Il a déjà beaucoup travaillé pour cette chaîne de magasins propriété de la famille Corbin, dont il a dessiné les plans, en 1913, de la célèbre succursale de l’avenue des Ternes à Paris, classée aujourd’hui monument historique.

On trouve sur cette façade du « Gallic » les principaux éléments architecturaux de ce pavillon de l'exposition de 1925 à savoir :

La fenêtre en « paravent » qui permet d'avoir des vues plus nombreuses et de la lumière. Ce principe qui correspondait tout à fait aux nécessités balnéaires connaît un développement très important sur cette façade du « Gallic » Il offrait ainsi aux chambres et suites de l’hôtel des vues en échappée « mer » et « ville ».


Fenêtres en "paravent"
Côté boulevard Féart
(source : collection particulière)


L’utilisation du auvent au-dessus de fenêtres comme au dernier étage du « Gallic ». Ce rôle est joué par les jardinières sur le reste de la façade mer. Ces jardinières sont un élément constant et particulièrement développé dans toutes les réalisations de Oudin à cette époque, que ce soit au « Gallic » ou dans son projet, non réalisé, de piscine thermale pour Dinard.

L’utilisation des verres de couleurs bombés, inclus dans un fin treillage métallique se retrouve à la fois dans le pavillon de l’exposition des Arts Décoratifs et au « Gallic » où ils garnissent la monumentale marquise qui protège l’entrée de l’hôtel.

Détail des verres de couleur de la marquise






Il convient enfin de remarquer les emprunts architecturaux faits à ce que l'on qualifiera d’architecture « coloniale » alors très en vogue.

On retrouve l’expression de cette dernière dans les motifs de la balustrade, qui couronnait le toit terrasse, les motifs des châssis de fenêtre et de portes qui sont directement inspirés par l’Asie du sud-est. Les couleurs retenues, ocre très clair pour les murs et rouge « Estérel » pour les volets ne sont pas sans rappeler l’or et le laque des temples bouddhistes.

Enfin, un effet visuel de pergola qui allégeait l'immeuble, était obtenu par la polychromie des loggias du dernier étage. Les murs, dans leur partie supérieure, entre les ouvertures ainsi que les plafonds de ces dernières étaient de couleur rouge « Estérel » et les structures porteuses, comme les colonnes et surtout les solives qui soutiennent l’auvent, de la couleur du reste de l’immeuble.

Détail de la polychromie de la loggias

Entrée principale et marquise boulevard Féart
(source : collection particulière)

2 commentaires:

  1. Salut Philippe, je suis surpris qu'il n'y ait aucun commentaire sur ton travail. Je sais toute la passion et le temps que tu as consacré à collecter tous ces documents pour sauver l'hôtel Gallic de l'oubli.. Félicitation pour ta persévérance qui aujourd'hui abouti à la renaissance du "Gallic" qui aurait pu comme malheureusement beaucoup d'autres bâtiments d'exception sombrer dans la banalité... Chapeau! JYB

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  2. Bonjour, je suis l'auteur du livre sur le Pritnania et Jacques de Ribaucourt m'a parlé de votre blog que je viens de consulter avec grand intérêt. Serait-il possible de se rencontrer ? Mon adresse mail est : carrechic@gmail.com Bien cordialement, Christian Fraud

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