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"Miroir des excès et des manques de son époque, l'histoire des hôtels s'avère inséparable de l'histoire des sociétés et chacun d'entre-eux depuis sa construction, ses remaniements, ses changements de destination et parfois sa destruction correspond à un moment clé du passé ou de l'avenir qu'il domine de ses ors. Car le destin d'un hôtel ne lui appartient jamais en propre. Crises économiques, guerres, progrès industriels, mode et concurrence en font la proie d'un monde changeant où son arrogance en fait une incontournable cible. Car rien n'est plus fragile qu'un palace dont l'économie ne peut résister à la moindre crise, d'autant qu'à l'instar des casinos ils se démodent aussi vite que les robes en taffetas". ( Bruno Delarue-"Les bains de mer sur les côtes françaises" p 78- ed Terre en vue).

DESCRIPTION DES BATIMENTS (1)

Façade mer en 1927
(source : collection particulière)
La façade mer, en « gradins », la plus spectaculaire de l'immeuble, a certainement été inspirée à Marcel Oudin par les réalisations de l'architecte Henri Sauvage son illustre contemporain. Ce dernier utilise, en effet, le principe de la maison « à gradins » pour la première fois en 1912 dans la réalisation d’un immeuble au 26 de la rue Vavin à Paris. L’immeuble de 80 logements sociaux qu’il réalisera en 1922, rue des amiraux dans le 18e arrondissement de Paris, reste l'exemple le plus achevé de ce style.

Les préoccupations d'Henri Sauvage sont avant tout « hygiénistes ». La disposition en gradins permet, en effet, de faire entrer l'air et la lumière dans les logements à une époque où la tuberculose que l'on ne sait soigner que par « le bon air » et l'exposition au soleil, reste un fléau. Ses travaux auront une influence importante sur ceux de Le Corbusier, dans la réalisation des « cités radieuses » de Marseille et de Nantes.

Ce langage architectural « hygiéniste » était tout à fait adapté à la conception des « bains de mer » de l'époque, encore teintées d'une forte connotation thérapeutique. Est il besoin de rappeler que c'est la santé fragile de leur fils Paul dit "Paulo" qui amènera le couple Picasso à résider par trois fois à Dinard, dont une semaine au « Gallic Hôtel» en juillet 1928 et août 1929 (chambre 182, 6 ème étage, angle mer et bld Féart).

Cette disposition en gradins successifs permet dans le cas du « Gallic » exposé au nord, de recevoir le soleil jusqu’à midi sur les terrasses des chambres du premier étage, les plus vastes et les plus onéreuses de l’hôtel. Le phénomène s’inverse au couchant et concerne les chambres les plus « modestes » du 6 e étage. Une disposition en aplomb de la façade aurait rendu impossible l'accès au soleil, source de santé et de bien être selon les préceptes médicaux de l'époque.




Détail de la terrasse avant la construction de la rotonde 






Une rotonde sera ajoutée à cette façade en 1928, afin d'y installer un restaurant qui viendra compléter la salle à manger réservée aux clients résidents de l'hôtel. La table du Gallic hôtel ayant acquis dès la première saison une grande renommée, cet agrandissement c'était révélé nécessaire. L'ajout de cette rotonde est attribué, sans qu’il soit possible de l'affirmer, à Alexis Daniel, architecte à Pleurtuis et assistant de Marcel Oudin.



Façade mer vers 1930 la rotonde a remplacé la terrasse
(collection particulière)

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